DANS LE BON CHEMIN ou UN PAS A LA FOIS

J’ai quitté la maison déterminé : je dois tester au moins la moitié d’un nouveau sketch ou je vais vraiment, vraiment me sentir mal ce soir.

J’arrive toujours plus tôt pour voir l’ambiance de là où j’irai me présenter. Je kiffe sentir l’atmosphère des endroits. Cette fois ci, il n’y avait pas grand monde.

En revenant dans ma voiture, un ami qui tient une crêperie a lancé : “T’inquiète car les gens vont arriver maintenant. Il est a peine 20h”.

J’adore écouter les signes que la vie nous donne. J’imagine des petits anges qui viennent pour nous guider dans la bonne direction.

J’ai pensé fortement : un peu moins de monde me permettra de tester encore plus.

Je suis arrivé et j’ai vu, encore une fois, le pouvoir d’une phrase. Comment une seule phrase peut ouvrir ou fermer toutes les portes.

Ce soir j’ai trouvé la bonne phrase. Encore une fois j’ai testé. J’ai pris du risque. J’ai réussi !!! Quelle bonheur !!! Il n’y a rien de plus magique pour un comique que de voir un public rigoler de ses conneries !!!

Avec la porte ouverte j’ai testé le début d’un nouveau sketch. BIM !!! Ça trop fortement fonctionné. Quelle joie !!!! Mon texte. Mes observations. Mon univers. Yes !!!

Je sens de plus en plus la confiance dont j’avais besoin pour tester dans un endroit très hostile des sketchs qui ne sont pas vraiment pour la rue. En discutant avec mon ancienne prof de stand up, dans la rue ou ça fonctionne et après ça marchera de partout ou c’est le plongeon total. Ça veut dire que OU T’ES BON OU T’ES BON. Au cas contraire, le public partira.

C’est délicieux ce moment de peur où malgré 15 ans de carrière on revient à nos débuts. Le meilleur : je prépare déjà ma retraite. Bien sûr : un jour je ne pourrai plus faire d’acrobaties. A ce moment, mon humour et mon texte seront tellement puissants que je n’aurai pas besoin d’acrobaties.

Je compte mourir dans le métier. Nous, les artistes indépendants, nous avons la peur d’échouer et d’avoir besoin d’avoir ” un boulot de gens normaux ” pour exister.

Des jours comme ceci me montrent encore une fois que je suis dans la bonne direction.

Ah ! La rue ! l’Université la plus difficile et la plus merveilleuse au monde. MERCI !

À la prochaine !

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