C’est beaucoup trop facile de partager le meilleur de sa vie. Ce “monde des illusions” nous fait croire que la vie de l’autre est toujours meilleure que la nôtre.
Comme quand j’ai démarré le jazz où le premier cours j’ai été totalement et complètement perdu, avoir une relation, aimer, c’est plus ou moins la même chose.
T’as besoin d’un compromis perso où tu acceptes que le premier cours sera difficile mais tellement nouveau, différent, intéressant et agréable que cela te donne envie de revenir.
Le but était de faire un cours par semaine mais c’était tellement bon, l’échange était tellement vif avec le professeur que tu comptes les heures pour y revenir maintenant 3 fois par semaine.
Tu danses au métro, tu regardes et partages des vidéos de jazz… Tu parles à tout le monde comment c’est magique ce nouvel univers qui t’a pris autant de temps pour découvrir et pourtant, il était toujours là à côté de toi.
Plus tu progresses, plus t’as envie d’aller plus haut. Ce qui était une petite pratique pour simplement bouger le corps une fois par semaine, maintenant sans doute, c’est impossible d’exister sans cette danse révolutionnaire.
Le problème est que t’as toujours rêvé d’être un vrai danseur et maintenant la possibilité existe pour de vrai, devant toi.
Cependant, plus tu deviens un danseur professionnel, plus tu rencontre les contraintes de la profession.
Tu supportes la douleur au métatarse a chaque pirouette car au delà de la douleur il y a une énorme satisfaction de réussir tourner sur toi sans tomber.
T’as développé une tendinite aux épaules tellement tu restes en deuxième position mais la beauté d’un mouvement réussi veut plus que se plaindre.
C’est plus dur qu’avant. T’aimes toujours faire les mêmes mouvements mais parfois il y a une ou autre routine qui te saoule. Cela ne veut pas dire que tu n’aimes plus le jazz mais tout simplement que malgré tes efforts et investissements, plus tu cherches l’excellence, plus tu seras confronté vers la “vraie vie” et les “gens normaux”.
Parfois tu peux être sincère, honnête et libre pendant que tu danses le jazz. Cependant, il y a des moments où tu as besoin d’un peu d’argent et t’acceptes de danser des pièces qui ne correspondent pas forcément à ce que tu es vraiment.
Maintenant, revenez au début de ce texte et remplacez le jazz pour couple, relation, mariage… Vous allez comprendre ce que je ressens à ce moment.
Je suis en train de vivre quelque chose de nouveau et magique mais en même temps tellement difficile et délicat !!!
J’apprends petit à petit à aimer. Et cela n’est pas du tout facile quand on doit apprendre à communiquer pour exprimer nos émotions et sensations sans être blessant et méchant. J’appris à la dure. À l’ancienne. Je veux vraiment découvrir l’autre côté de la force. Un côté qui m’a été caché pendant 33 ans et que finalement j’ai la chance de vivre avec quelqu’un que j’aime.
