Vous êtes la raison de mon existence : MERCI, CHER PUBLIC !
JE SUIS ÉLÈVE AUSSI
” J’ai pas la force. “
” J’ai pas les abdos. “
” Il faut avoir le courage pour faire ça. “
” J’ai le vertige. “
” J’ai un boulot alimentaire. “
” J’ai des enfants. “
” J’ai une famille. “
” J’ai pas le temps. ” … … … … … … … … …. Et toutes les autres centaines des PHRASES que VOUS UTILISEZ pour VOUS EXCUSER.
Il y a quelques mois j’ai pris une décision qu’y allait changer ma vie pour toujours : déménager sur Paris.
Je savait que, du moment que je sortirai du sud, ma vie changerai complètement.
J’ai tout sur Paris. Tout est à ma disposition. C’est la chose que je trouve la plus cool dans une grande capitale : la possibilité de pouvoir tout faire.

Aujourd’hui, je dors par terre chez un ami. Demain je ne sais pas vraiment où j’irais mais je ne suis pas en train de dire que j’ai pas les bonnes opportunités.

Paris est incroyable car il y a pleins d’artistes exceptionnels. Si t’aime la bonne concurrence, comme moi, c’est l’endroit parfait pour apprendre avec les meilleurs.
Quand je suis arrivé, je me suis mis plusieurs défis. Je suis sorti de ma bulle de confort. Ce qui à commencé a fonctionner, c’était très bien mais je voulait plus.
Un de mes plus gros affrontement est celui de devenir danseur.
Un vrai danseur on voit dès qu’il décide de regarder quelque part. Un simple bras que va à droite est déjà quelque chose fantastique à admirer.
J’ai toujours était amoureux de la danse et comme mon métier de cirque me prenait trop de temps et investissement, c’était l’excuse parfaite pour ne pas confronter mon désir.
J’ai regardé des vidéos et comme plusieurs personnes j’ai disait : ” j’aimerai tellement faire ça ! “
DANS LA VIE ARTISTIQUE ET SPORTIF IL N’EXISTE VRAIMENT PAS DE SECRET : IL SUFIT D’Y ALLER, BOSSER, TRAVAILLER, TRAVAILLER, TRAVAILLER, REPETER, REPETER et DONNER SA VIE POUR Y ARRIVER.
Quoi qu’il se passe, t’arrivera.

Ceux qui arrivent ne sont pas forcement les meilleurs mais surtout ceux qui ont insisté après un échec ou une perte.
C’est normal de justifier nos défaites mais plusieurs restent là, sur l’excuse.
Toutes les personnes qu’aujourd’hui nous appelons champions, stars, célèbres racontent que quelle que soit ta classe sociale, couleur, pays… tu vas souffrir.
Personne n’est capable de frapper aussi fort que le monde. ” Il ” te mettra par terre et crachera sur toi. Plusieurs fois. Parfois d’affilé. Tu seras un champion si à chaque chute, peu importe ta douleur, tu te remettras debout.

En arrivent, (presque 4 mois déjà), je me suis inscrit sur un cours de danse classique avancé avec un des meilleurs professeurs de Paris.
C’est un cours hyper cher 320€ le mois !
note : Entre choisir une colocation chez quelqu’un et demander de me faire héberger par des amis, j’ai préféré dormir par terre chez les potes.
Pour avoir une notion de ce cours, c’est normal que parfois les danseurs de l’Opera de Paris viennent le prendre.
Pour être sincère, j’ai compris que peut-être j’arriverai jamais au même niveau de Baryshnikov ou Nureyev mais je me suis dit la même chose que quand j’ai démarré les entraînements d’équilibres sur les mains : ” Peut-être je ne serais pas un des meilleurs équilibristes comme les chinois mais je lutterai jusqu’au but pour m’approcher le plus possible. Pendant que mon corps ne lâche pas, je serais là, dans la salle d’entraînement pour tout donner et encore et encore et encore. “
Je fais 5 cours de 1h30 par semaine. Parfois 10 et même comme ça je trouve que ce ne pas encore assez.
Les autres heures de ma journée sont encore dédiées au cirque, au trampoline pour la compétition, au théâtre et la musculation. Aujourd’hui j’ai bossé 8h.
En tant qu’élève, pendant tout ce temps, le prof ne m’a jamais regardé pendants les premiers cours. Les danseurs non plus. Comme c’est un cours pro, il n’y avait pas souvent des amateurs pour partager mes moments de galère.

Souvent les gens riaient de moi. J’entendais des petits commentaires méprisants. Plusieurs fois personne ne me disait même pas ” bonjour “.
Je savais que, la seule chose à faire c’était de continuer. Ma confiance en moi, malgré mon expérience en tant qu’artiste avait était touché.
Quand je voyais les plus jeunes arriver à exécuter certains pas que je n’arrivez pas à faire, j’ai commencé à questionner mon âge.
Un jour, le prof lança une phrase : ” vous dansez tous les jours. Vous gagnez votre vie en dansant… Mais vous n’êtes pas des vrais danseurs. “

En fait, il expliquait que ” un vrai danseur a un feu interne qui chauffe n’importe quel endroit qui soit. C’est pas une cinquième position parfaite qui gagne le rôle le plus important dans une pièce de ballet. “
A ce moment j’ai eu un un déclic. Comme au théâtre PEU IMPORTE CE QUE TU FAIS. L’IMPORTANT EST COMMENT TU LE FAIT.
Bien sûr que je veux réussir les pas. Ils sont très techniques et plus on avance plus on a l’impression de démarrer.
Juste que, je m’amuse de plus en plus. Il y a ” le vrai moi “ qui sort à chaque cours. Sans jugement. Je suis ce que je suis et où je suis.
Quand on est en plein dedans on n’arrive pas a voir notre progrès.
Un jour, le prof a commencé à me corriger plus souvent et même m’utiliser comme ” mauvais exemple “.
Certains danseurs se sont approchés ” Tu te bats. C’est trop fort ça ! J’arriverais pas à supporter comme toi. “

Je me suis aperçu que j’étais à nouveau un exemple même entre les meilleurs. Ça m’a donné encore plus la pêche.
Parfois, à la fin du cours, je me mettais à pleurer de ne pas avoir réussir tous les pas. D’autres moments j’ai pleuré pour avoir réussi une séquence de mouvements sans m’arrêter.
Un jour j’ai entendu ” C’est bien Raúl ! “. Ça y est ! J’existais !!! Ce jour là j’ai vraiment pleuré de joie : ” J’avance !!! J’avance !!! J’avance, MERDE !!! “ – j’ai répété sans arrêt en rentrant sur mon vélo.
Les compliments ont commencé à être plus fréquents. Avec eux, plus d’exigence. Plus de rigueur.
Les autres danseurs ont commencé à me féliciter pour mon progrès : ” Je n’ai jamais vu quelqu’un avancer comme ça avec juste 3 mois de cours ! “.

Je ne suis pas un danseur. Je suis encore loin de l’être car je trouve que je peux donner encore beaucoup plus mais je ne fais pas semblant de ne pas voir où je suis en ce moment.
Quand je rentrais en vélo, je pensais que, comme au cirque, j’étais en train de passer la même galère et que comme je suis déjà arrivé très loin dans ma carrière d’acrobate, devenir danseur c’est juste une question de temps.
Peu importe, je donnerai le temps qu’il faut pour y arriver.
Quand j’arrive pas à faire quelque chose, j’ai une phrase qui fait souvent réagir les gens :
” DONNE MOI 10 ANS ET TU VERRAS ! “
Certains rigolent. La majorité répond ” TU Y ARRIVERAS SUREMENT AVANT “.
Alors, il ne faut pas les décevoir.
